Faire corps

Au théâtre de l’Essaïon et en tournée

Un spectacle de et avec : Sophie Galitzine
Direction artistique : Angelo Foley
complicité mise en scène : Florence Savignat
Création lumières : Pierre Blostin

Pourquoi l’Eglise « experte en humanité », nie-t-elle et redoute-t-elle à ce point le corps ?

Après le succès de « Je danserai pour toi » et du « Fruit de nos entrailles », Sophie Galitzine laisse entendre la parole de dizaines de religieux qui témoignent de leur rapport au corps, au désir, à la sexualité et aux émotions, et partage son expérience de femme, d’artiste et de thérapeute chrétienne.

A l’heure où la société et l’Eglise blessent la sexualité de tant d’abus renouvelés, dans un monde où l’homme spirituel est coupé de ses racines charnelles, et où l’homme charnel est coupé de ses racines spirituelles, ce seul en scène contemporain, grâce au regard d’Angelo Foley, à la danseuse hip hop Magali Duclos et à la voix de l’acteur Thibault de Montalembert, invite à réconcilier le masculin et le féminin en soi, l’Orient et l’Occident, l’enfant intérieur blessé et l’adulte conscient, l’ombre et la lumière, et à tout assumer.

 

Note d’intention

“Ce recueil des témoignages de religieux et religieuses sur leur rapport au corps, à leur désir, à leurs émotions, est né de mon amitié avec mon ami carme, qui me confiait souvent ses souffrances en matière de connaissance de lui même, douleurs chroniques, trop de travail intellectuel et mauvaise « gestion » de ses émotions.

Il est né aussi de mon travail auprès des coach de Talentheo, qui accompagnent les communautés religieuses pour mieux connaître leur corps, leur vie affective et émotionnelle. Et enfin, il est né aussi d’une conférence menée au collège des Bernardins, auprès de futurs prêtres, et au cours de à laquelle j’ai pu percevoir leur soif de se connaitre davantage pour mieux accompagner l’autre, et leur désir d’explorer plus profondément davantage toute la question du monde féminin en soi : les émotions, l’intuition, l’inconscient, le refoulé.

C’est à partir de ce désir, en écoutant ces hommes et ces femmes, et que j’ai coconstruit cette nouvelle création avec vérité, humour et bienveillance je l’espère, face à ce chemin parcouru par l’Eglise vers plus de vérité et de sciences humaines pour mieux vivre sa vie de religieux, gouverner, servir.

Quelle surprise ce fut pour moi, plus j’avançais sur ce chemin d’unité corps et âme des religieux, de constater que cette quête me parlait de mon intimité et de ce désir en moi également de creuser cette question du féminin, de cette connaissance et amitié en soi, de cette réconciliation entre l’enfant blessé et la femme, de la question de la sexualité et de la liberté intérieure.

Attirée et curieuse par les apports de L’Orient autour du corps, du souffle, de la méditation et du “développement personnel”, je me suis interrogée sur la raison qui fait que tous ces outils pour une meilleure connaissance de soi, de l’autre et donc davantage de “mieux être”, soient encore si souvent diabolisés.

C’est tremblante que j’arrive sur scène et en colère aussi parfois, déçue encore souvent, car le chemin en soi et le chemin de l’Eglise est long, les blessures sont profondes et évidemment une heure pour partager un peu de ces expériences vers plus d’unité et d’harmonie, corps-coeur-esprit, reste limitée. Bienvenue pour ce troisième volet de cette forme de triptyque !

Après Je danserai pour Toi et Le fruit de nos entrailles, j’espère que cette nouvelle création touchera vos coeurs et vous fera voyager intérieurement et bouger, pour toujours plus d’enracinement et d’ouverture.”